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Des manifestants déployant un keffieh bannis de l'Assemblée législative de l'Ontario

durée 23h02
1 mai 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Quatre manifestants qui ont déployé des keffiehs à l'intérieur de l'Assemblée législative de l'Ontario ont été expulsés puis bannis de Queen's Park. 

Mariam Bebawy a déclaré qu'elle et trois amis du groupe York Center 4 Palestine ont reçu la semaine dernière des avis d'intrusion de la part du sergent d'armes de l'Assemblée législative de l'Ontario, après avoir tendu leurs keffiehs et commencé à scander «Palestine libre» pendant la période des questions. 

L'avis reçu par Mme Bebawy indique qu'il lui est interdit d'entrer dans les salles du bâtiment législatif principal et d'un bâtiment gouvernemental voisin. 

«Je ne pense pas que ce soit juste du tout», a-t-elle déclaré à La Presse Canadienne. «C'est raciste, honnêtement.» 

Un keffieh est une écharpe à carreaux généralement portée dans les cultures arabes et qui symbolise nouvellement une solidarité avec le peuple palestinien. 

Le président de l'Assemblée législative, Ted Arnott, a interdit les keffiehs à Queen's Park plus tôt cette année, affirmant qu'ils étaient portés pour faire une déclaration politique. Les quatre chefs de parti, dont le premier ministre Doug Ford, ont demandé l'annulation de l'interdiction. 

Ni le bureau de M. Arnott ni le sergent d'armes Tim McGough n'ont immédiatement répondu à plusieurs demandes d'entrevue. 

Mardi dernier, la cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario, Marit Stiles, a déposé une motion demandant le consentement unanime de la Chambre pour annuler l'interdiction du keffieh. Il a échoué après qu’au moins un député progressiste-conservateur s’y soit opposé. C'était la deuxième tentative de Mme Stiles de faire annuler l'interdiction. 

Sarah Jama, qui siège comme députée indépendante après avoir été expulsée du caucus du NPD l'année dernière, a sorti un keffieh et l'a mis sur ses épaules pendant ce temps. Personne ne semblait l’avoir remarqué et elle l’a porté jusqu’à la fin de la période des questions. 

À peu près au même moment, Mariam Bebawy et ses amis assis dans la tribune publique ont sorti leurs keffiehs et ont commencé à crier divers chants, notamment «vous ne pouvez pas nous annuler». 

La sécurité a agi rapidement et a escorté les quatre personnes hors du bâtiment sans incident. 

Deux jours plus tard, Sarah Jama a de nouveau enfilé le keffieh pendant la période des questions et le président lui a ordonné de quitter la salle. Elle a refusé de partir et est restée dans la chambre. Ted Arnott a déclaré plus tard qu'il n'était pas prêt à recourir à la force physique pour la faire sortir. 

Mme Jama a affirmé que l'interdiction était un geste raciste et a promis de continuer à porter le keffieh à l'intérieur de la chambre. 

Mariam Bebawy a dit qu'elle et ses amis avaient offert peu de résistance, si ce n'est leur refus d'enlever leur keffieh, pendant que la sécurité les faisait traverser le bâtiment jusqu'à la porte. 

«Le garde disait que nous résistions, que nous ne partions pas tout de suite et que nous voulions rester à l'intérieur de la galerie, mais ce n'était pas vrai», a-t-elle affirmé. 

L'incident a duré environ une minute avant qu'ils ne quittent la salle en silence. 

Mme Bebawy a relaté que la sécurité les avait d'abord avertis de ne plus jamais recommencer, mais quelques minutes plus tard, ils ont reçu un avis d'intrusion écrit. 

Il y a une exception: s'ils ont un rendez-vous confirmé avec un député provincial à Queen's Park, ils seront escortés jusqu'à la réunion. 

«Toute infraction à cette ordonnance peut entraîner votre arrestation et votre accusation en vertu de la loi sur l'entrée sans autorisation», a écrit le sergent d'armes. 

Mariam Bebawy s'est fait avertir par la sécurité qu'elle pouvait contacter le président après un an pour tenter de faire annuler l'interdiction. 

L'Assemblée législative reprendra ses travaux lundi. Mme Stiles a déclaré qu'elle et «la communauté» défieraient l'interdiction du keffieh si elle n'était pas annulée d'ici là. 

Liam Casey, La Presse Canadienne