Infestation de larves de hanneton
Par Guillaume Jacob
Ce printemps, les larves de hannetons seraient plus nombreuses et plus voraces que par les années passées, endommageant les pelouses privées et publiques.
Elles sont appelées communément « vers blancs » et n’ont rien de ragoûtant. Les larves de hanneton (aussi appelé barbeau) mesurent jusqu’à 4 cm vers la fin de leur cycle larvaire, et se nourrissent des racines de gazon, ce qui les rend plutôt indésirables.
Maintenant que les pelouses ont verdi, l’apparition de parcelles jaunies trahit la présence de ces larves, plus nombreuses qu’à l’habitude, confirme Yvan Toutant, porte-parole de la Ville de Trois-Rivières.
« C’est un problème qui s’amplifie depuis quelques années, peut-être à cause des hivers plus doux qui permettent à plus de larves de survivre. »
Il faut savoir que les femelles hannetons pondent leurs œufs principalement en juin. Un mois plus tard, les larves éclosent et commencent à s’alimenter. L’automne venu, le temps froid les pousse à s’enfoncer plus profondément dans le sol pour hiberner. L’été suivant, les larves ayant survécu passent une nouvelle saison dans le sol, et c’est à ce moment qu’elles sont le plus voraces. Ce n’est qu’à la troisième année que les larves formeront leur cocon pour se transformer en barbeau. Conclusion : il peut y avoir plusieurs générations de larves sous votre pelouse.
En plus de manger le gazon par la racine, les larves constituent un met prisé des marmottes, des ratons laveurs et des moufettes, qui peuvent faire encore plus de ravage en fouillant le sol à la recherche de ces bestioles. Certaines espèces d’oiseaux comme les étourneaux et les carouges sont aussi friands de ces larves tout en étant moins destructeurs. S’en faire des alliés en installant des cabanes et des nichoirs peut donc être un moyen de contenir l’invasion de larves.
La Ville se creuse la tête
Certains parcs Trois-Rivières étant touchés assez sévèrement, la Ville est à la recherche de solution plus draconienne, explique M. Toutant. L’an dernier, la coordination des parcs et espaces verts a installé 34 pièges dans différents secteurs de la ville pour mesurer le phénomène. Les techniciens ont pu récolter quelque 50 000 larves.
« Depuis trois ans, leur nombre augmente d’année en année, indique le porte-parole. Mais on ne peut pas utiliser n’importe quels pesticides, en vertu du Code de gestion des pesticides (promulgué par le gouvernement du Québec en 2003). On est donc à la recherche d’autres types de produits naturels qui pourraient être efficaces, on regarde ce qui se fait dans les autres villes. »
La Ville a aussi maille à partir avec la pyrale des prés, une chenille qui devient un petit papillon blanc-crème très commun.
Traitement biologique
Un traitement biologique existe pour contrer les larves de hanneton. Il s’agit des nématodes, des micro-organismes qui sont fatals aux « vers blancs » mais inoffensifs pour les plantes, les animaux et les humains.
Stéphane Brisson, du Jardin du coin, recommande ce traitement à ses clients. Il s’effectue par simple arrosage. M. Brisson souligne aussi que les lumières dans les jardins attirent les hannetons, qui sont des bestioles nocturnes. Éteindre les veilleuses extérieures peut donc éviter que les femelles hannetons préfèrent votre jardin pour pondre leurs œufs.
Prévention
Selon le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, la prévention demeure le meilleur moyen de se prémunir contre la larve de hanneton :
- Une pelouse aux racines profondes sera plus résistante. Pour aider le prolongement des racines, il est recommandé d’allonger les périodes entre les arrosages, mais d’arroser plutôt abondamment lorsque requis.
- Une pelouse faite d’espèces variées (incluant le trèfle, par exemple), adaptée pour les différents types de sols et les niveaux d’ensoleillement, sera plus résistante.
- Un gazon plus long sera plus résistant. Ainsi, il est préférable de ne pas le couper trop court.
- L’aération du sol aide à la décomposition du chaume.
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