Arrivée de Trump: Québec pourrait ajuster son plan climat
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Par La Presse Canadienne, 2024
MONTRÉAL — Le Plan pour une économie verte, qui inclut les politiques d’électrification et de lutte contre les changements climatiques du Québec, pourrait être ajusté en raison des décisions du nouveau président américain.
C’est ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Environnement provincial lors d’une mêlée de presse à Saint-Sauveur, mardi.
«Nous, on ne veut pas pénaliser l'économie québécoise. Donc, si jamais il devait y avoir des tarifs importants imposés aux entreprises, aux industries québécoises, on ne viendra pas en rajouter une couche avec des contraintes environnementales supplémentaires», a indiqué Benoit Charette.
Le ministre a ajouté que le Plan pour une économie verte, qui devrait être mis à jour dans les prochains mois, «va tenir compte de la nouvelle donne politique» et devra être «ajusté», sans préciser quelle serait la nature de ces ajustements.
Benoit Charette s’est également inquiété que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, qui devrait être provoquée par les nouvelles orientations politiques américaines, risque «d’annuler les efforts des autres» car «les GES n’ont pas de frontière».
Donald Trump a signé plusieurs décrets, lundi, qui sont de nature à freiner les efforts de décarbonation de l’administration précédente.
Le nouveau président, qui a déjà qualifié les changements climatiques de canulars, a promis d’augmenter la production de gaz et de pétrole, d’éliminer les appuis aux achats de véhicules électriques, de démanteler les politiques environnementales inscrites dans la loi sur la réduction de l’inflation et de sortir le pays de l’Accord de Paris sur le climat, entre autres mesures.
Accord de Paris
À propos du retrait des États-Unis de l’Accord de Paris, le ministre Charette a rappelé que le président américain «avait fait la même chose lors de son premier mandat» et que ça n’a pas «empêché certains États américains de continuer leurs actions».
Toutefois, a ajouté le ministre Charette, «si des joueurs importants se retirent de l’Accord de Paris, ça peut avoir un impact au niveau des émissions mondiales».
Le marché du carbone
Le ministre Benoit Charette a également indiqué que le recul des Américains en matière de lutte au changement climatique ainsi que la possible disparition de la tarification carbone pour les particuliers au Canada ne remettent pas en question la pertinence de la bourse du carbone, le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de GES auquel participent le Québec et la Californie.
«La bourse du carbone a déjà survécu à un mandat Trump et survécu aussi à différents gouvernements au niveau fédéral», a rappelé Benoit Charette, en ajoutant que «c'est une bourse qui performe bien et qui favorise le développement économique au niveau québécois».
Selon le plus récent inventaire des GES de la province, en date de 2022, le Québec a diminué ses émissions de 19 % par rapport aux niveaux de 1990.
Toujours selon l’inventaire publié par le gouvernement, une réduction de12 % des GES est attribuable au marché du carbone.
À l’image du Québec depuis 2013, la Californie gère un programme de plafonnement et d’échange d’émissions de gaz à effet de serre depuis 2012. Ces deux marchés ont été liés le 1er janvier 2014.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne