«Je veux repousser les limites du possible!» clame Sol Zanetti
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Par La Presse Canadienne, 2024
QUÉBEC — Après que le chef parlementaire solidaire Gabriel Nadeau-Dubois eut mis cartes sur table mercredi, c’est au tour de Sol Zanetti d’exposer sa vision pour Québec solidaire (QS). Mal à l’aise avec l’étiquette de pragmatique énoncée par son chef, il croit que le parti ne doit pas avoir peur de «sortir du cadre», ni essayer «de répondre aux exigences de la machine à temps plein», mais plutôt «repousser les limites du possible».
Bien qu’il reconnaisse que des débats seront nécessaires au sein de son parti, Sol Zanetti reste prudent et ne veut pas attaquer Gabriel Nadeau-Dubois.
Pourtant dans une lettre dont La Presse Canadienne a obtenu copie, il écrit que QS doit faire un choix difficile pour ne «plus perdre des Catherine (Dorion) et des Émilise (Lessard-Therrien)», deux femmes qui ont critiqué le style de leadership du cher parlementaire solidaire. «Je me refuse à personnaliser cette affaire-là ou à la réduire à une guerre de gang», maintient Sol Zanetti dans sa première sortie publique depuis la démission-choc d’Émilise Lessard-Therrien lundi.
QS est en crise depuis qu’elle a quitté son poste de coporte-parole quelques mois seulement après avoir été élue. Dans un message où elle explique les raisons de son départ, elle écorche Gabriel Nadeau-Dubois – sans le nommer – et la «petite équipe de professionnel.le.s tissée serrée autour» de lui.
Mercredi, le chef parlementaire solidaire est venu présenter sa vision, affirmant qu’il veut que QS devienne un «parti de gouvernement» avec un programme plus «pragmatique» et une structure allégée.
«Le mot pragmatique est connoté négativement pour une partie de la gauche. Je ne veux pas utiliser ce terme-là pour me définir, mais en même temps, je ne veux pas aussi le rejeter», affirme Sol Zanetti en entrevue avec La Presse Canadienne.
S'inscrit-il en faux avec son chef? «Je ne me reconnais pas dans cette dichotomie. Moi, je suis quelqu'un qui veut que ça marche et qui veut repousser les limites du possible», dit-il.
Sol Zanetti n’est pas le seul à se sentir mal à l'aise avec le terme pragmatique. Cette semaine le député Guillaume Cliche-Rivard a voulu garder ses distances avec ce terme. La nouvelle coporte-parole intérimaire du parti, Christine Labrie, elle, l’assume pleinement.
Dans sa lettre, Sol Zanetti dit que «depuis le jour 1», il veut que QS «soit un parti de gouvernement, mais pas un parti ni un gouvernement comme les autres». Il veut aussi que le parti trouve des solutions pour s’assurer de plus d’égalité entre les deux porte-parole.
Le député de Jean-Talon pense que le parti ne doit pas avoir peur de faire des choses simplement parce qu'elles peuvent déplaire. «Il faut prendre plus souvent ce risque-là. Et c'est quelque chose qu'on est tous capables de faire. Gabriel est capable de faire ça», soutient-il.
Thomas Laberge, La Presse Canadienne