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Le ministre Bill Blair ne s'inquiète pas trop de la menace d'annexion aux États-Unis

durée 11h16
12 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
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3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

BRUXELLES — Contrairement à Justin Trudeau, le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, ne voit pas de «menace réelle» dans les déclarations du président américain Donald Trump sur une éventuelle annexion du Canada comme 51e État américain.

Le ministre de la Défense est à Bruxelles cette semaine pour rencontrer les alliés de l'OTAN et le Groupe de contact pour la défense de l'Ukraine. M. Blair et le premier ministre Justin Trudeau ont eu mercredi matin un petit-déjeuner de travail avec le secrétaire général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), Mark Rutte.

S'adressant aux journalistes après cette rencontre, M. Blair a déclaré que, même si les commentaires du président Trump étaient «irrespectueux et préoccupants», il ne les considérait pas comme une menace sérieuse.

«Nous sommes certainement préoccupés par ces remarques, et je pense que, dans l'ensemble, pour tous les Canadiens, ces remarques sont offensantes. Nous sommes fiers de notre pays», a-t-il estimé.

«Nous avons assuré tous nos alliés que nous étions prêts à défendre notre pays. Je ne crois pas que cela représente une menace réelle pour nous.»

La semaine dernière, M. Trudeau avait déclaré à huis clos à des dirigeants d'entreprises canadiens que la menace de M. Trump était «une réalité», citant le désir du président américain d'accéder aux minéraux critiques du Canada.

Le quotidien «Toronto Star» a été le premier à rapporter les propos de M. Trudeau, qui ont été diffusés sur un haut-parleur après que les journalistes ont été priés de quitter la salle.

Les minéraux critiques sont des matériaux essentiels à l'économie ou à la sécurité nationale d'un pays. Le Canada est un fournisseur clé de 13 des 35 minéraux figurant sur la liste critique des États-Unis, notamment le tellure, le niobium et l'uranium.

Le Canada a exporté pour 29,8 milliards $ de minéraux critiques aux États-Unis en 2023, soit plus que tout autre pays, selon les chiffres du gouvernement fédéral. Les exportations vers les États-Unis ont représenté 59 % de toutes les exportations canadiennes de minéraux critiques.

Le ministre Blair a également déclaré mercredi qu'il s'apprêtait à rencontrer le nouveau secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, pour la première fois mercredi, alors que les deux hommes se trouvent à Bruxelles.

M. Trump a récemment appelé les pays membres de l'OTAN à consacrer 5 % de leur PIB à la défense, ce qu'aucun pays de l'OTAN n'a accompli. Un tiers des alliés de l'OTAN, y compris le Canada, ont du mal à atteindre l'objectif de 2 %.

Alors que les États-Unis dépensent environ 3,3 % de leur PIB pour la défense, M. Hegseth n'a pas voulu s'engager lorsque des journalistes lui ont demandé mardi si les États-Unis augmenteraient leurs propres dépenses à 5 % du PIB.

«Je pense qu'une discussion aura lieu à l'OTAN concernant le niveau approprié de dépenses de défense», a déclaré M. Blair lorsqu'on lui a demandé comment il répondrait aux appels à 5 %.

«Pour l'instant, je me concentre sur le respect de l'engagement que nous avons déjà pris. Nous travaillons très dur pour accélérer nos dépenses afin d'atteindre le seuil de 2 % auquel le Canada s'est engagé. Je crois que c'est réalisable.»

Quant à savoir si le Canada envisagerait un jour d'augmenter sa cible à 5 %, M. Blair n'a pas voulu s'engager. «Même les États-Unis ne dépensent pas 5 % de leur PIB pour la défense. Les États-Unis sont une superpuissance et ils sont capables de projeter leur puissance et leur autorité dans le monde entier pour de nombreux alliés de l'OTAN, y compris le Canada», a-t-il déclaré.

«Notre responsabilité consiste, d’abord et avant tout, à défendre notre pays et notre continent, mais aussi à honorer nos obligations envers l’OTAN, le NORAD et notre alliance dans la région indopacifique.»

— Avec des informations de Nick Murray et Craig Wong à Ottawa.

La Presse Canadienne