Les premiers ministres provinciaux se rendent à Ottawa pour discuter des tarifs
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Par La Presse Canadienne, 2024
OTTAWA — Les premiers ministres des provinces et des territoires doivent rencontrer mercredi leur homologue fédéral Justin Trudeau et des membres de son cabinet à Ottawa pour discuter de la promesse du président désigné des États-Unis, Donald Trump, d'imposer des tarifs douaniers élevés.
M. Trump a promis de mettre en place des tarifs de 25 % sur toutes les importations canadiennes et mexicaines aux États-Unis. Il s'agit de l'une des nombreuses mesures qu'il compte mettre en œuvre dès le premier jour de sa présidence au moyen d'un décret exécutif. Il sera assermenté lundi prochain.
Le ministre fédéral des Finances, Dominic LeBlanc, a rencontré mardi le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, qui préside actuellement le Conseil de la fédération, pour discuter de la réponse du Canada à la menace de M. Trump.
«J'ai vu le plan pour la sécurité à la frontière. Il est phénoménal. Comme je l'ai dit au ministre LeBlanc, demandez au ministre de la Sécurité publique David McGuinty de se rendre là-bas et de commencer à le promouvoir, car c'est un plan solide, très solide», a déclaré M. Ford.
La veille, M. Ford avait critiqué le gouvernement Trudeau pour ne pas avoir partagé les détails de son plan visant à renforcer la sécurité à la frontière.
De son côté, M. LeBlanc a souligné que le ministère des Finances et les principales banques canadiennes travaillent à la modélisation des pertes d'emplois potentielles qui surviendraient si M. Trump mettait sa menace à exécution. Le ministre a cependant refusé de partager cette information mardi.
«Nous n'allons pas spéculer sur les différents scénarios. La semaine prochaine, nous pensons connaître les détails précis de ce que ces tarifs signifieront pour l'économie canadienne et, bien sûr, nous serons prêts à réagir en position de force», a affirmé M. LeBlanc.
En Ontario, Doug Ford a estimé que les tarifs pourraient causer la perte de 500 000 emplois dans sa province.
Frontière, puis déficit commercial
Le discours de M. Trump au sujet des tarifs a changé ces derniers jours. S'il insistait initialement sur le manque de surveillance à la frontière, il met désormais l'accent sur le déficit commercial des États-Unis envers le Canada, qui revient à dire que les États-Unis «subventionnent» leur voisin du nord, à son avis.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a soutenu la semaine dernière que la possibilité d'imposer des tarifs de rétorsion à ceux qui seront mis en place par M. Trump sera à l'ordre du jour de la réunion avec les premiers ministres des provinces et territoires.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a rencontré le président élu dans sa station balnéaire de Mar-a-Lago la fin de semaine dernière. Elle a été invitée à s'y rendre à l'invitation de l'homme d'affaires et personnalité de la télévision canadienne Kevin O'Leary.
Mme Smith a exhorté le Canada à ne pas bloquer les exportations de pétrole et de gaz vers les États-Unis dans le cadre de sa réponse aux tarifs, avertissant que cela pourrait déclencher une «crise d'unité nationale».
Interrogés mardi sur la possibilité de bloquer les exportations d'énergie, MM. Ford et LeBlanc ont évoqué qu'ils voulaient garder toutes les options sur la table.
David Baxter, La Presse Canadienne