Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Tarifs: les gens d'affaires conviés à un sommet organisé à toute vapeur à Toronto

durée 04h00
7 février 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

TORONTO — Des gens du monde des affaires et des milieux syndicaux sont conviés vendredi à Toronto par des représentants du gouvernement fédéral à l'occasion d'un «sommet Canada–États-Unis» annoncé à la dernière minute par le premier ministre Justin Trudeau.

Le spectre des tarifs douaniers que menace d’imposer le président américain Donald Trump sur les importations canadiennes plane toujours et orientera, selon toute vraisemblance, l'essentiel des discussions qui se tiendront sur une seule journée.

M. Trudeau a réitéré jeudi, alors qu'il rencontrait à Ottawa le caucus des maires des grandes villes canadiennes, que la surtaxe proposée par M. Trump aurait des impacts négatifs tant pour les consommateurs américains que canadiens.

Il a envoyé, du même souffle, un message favorable à la diversification de partenariats clés pour le commerce canadien au-delà des États-Unis, soulignant au passage divers accords de libre-échange qui existent déjà, comme ceux avec l'Union européenne et l'Indonésie.

«Il ne faut pas oublier que nos liens commerciaux avec le reste du monde sont essentiels pour donner plus d'opportunités de réussite aux Canadiens. (...) Même avec une population modeste, le Canada fournit énormément de ressources, de produits et de services qui sont recherchés partout autour du globe.»

En repoussant à mars son projet d'imposer des tarifs au Canada, M. Trump a dit vouloir laisser le temps aux deux partenaires commerciaux de «voir si une entente économique finale avec le Canada peut être structurée ou non».

Le ministre de l’Innovation, François-Philippe Champagne, estime que la période actuelle agit en «électrochoc» et force le Canada à faire preuve d'ambition.

«Je dirais que ce qui est arrivé, dans les derniers jours, ça a été (...) une prise de conscience collective nationale où on a besoin de travailler ensemble pour être plus résilient», a-t-il dit jeudi au cours d'une conférence de presse téléphonique qui concluait, pour lui et le ministre de la Défense, Bill Blair, un séjour de trois jours à Washington.

M. Champagne, qui prévoyait être présent vendredi à Toronto, voit le sommet de vendredi comme une «grande consultation» qui peut mener, selon lui, à de grands chantiers vus au Canada au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

«Je pense que ça sera un grand moment de prise de conscience collective nationale que le Canada, c'est un grand pays, qu'on est un pays résilient et qu'on doit avoir plus d'ambition, a-t-il soutenu. Je pense que c'est le message que le premier ministre envoie aux entrepreneurs.»

L'événement dans la Ville Reine a été organisé par le Conseil sur les relations canado-américaines, qui rassemble des intervenants externes chargés de fournir leur avis au gouvernement de Justin Trudeau, comme l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest.

Le rendez-vous a été annoncé publiquement mercredi, seulement deux jours avant qu'il n'ait lieu.

Selon M. Champagne, la stratégie canadienne pourrait très bien inclure le développement d'une zone de libre-échange entre provinces et territoires canadiens. À ce sujet, la ministre du Commerce intérieur, Anita Anand, a laissé entendre mercredi que les règles encadrant la libre circulation de biens, souvent considérées comme des barrières, pourraient tomber d'ici 30 jours.

Cette période d'un mois correspond au sursis sur lequel se sont entendus, lundi, MM. Trump et Trudeau pour repousser la possible entrée en vigueur de la surtaxe américaine de 25 % sur les importations canadiennes. Les tarifs s'élèveraient à 10 % en matière d'énergie.

M. Champagne est d'avis que le Canada se trouve devant un «moment unique» pour changer ses méthodes d'approvisionnement afin de favoriser davantage, dans les marchés publics, les entreprises canadiennes.

Finalement, il estime, à l'instar du premier ministre, qu'Ottawa doit miser sur la diversification de l'économie. «Diversification au niveau industriel, mais aussi au niveau de nos exportations, a-t-il énuméré. Donc, le Canada a la chance d'être une grande économie qui peut exporter autant du côté de l'Asie Pacifique (...) (qu') avec nos partenaires européens.»

Selon le ministre, les sources d'importations du Canada doivent aussi être diversifiées.

Émilie Bergeron, La Presse Canadienne