Prévenir les caillots sanguins liés aux voyages
Par Diane Lamarre pharmacienne, Présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec
Les vacances approchent et vous planifiez un petit voyage ? On entend de plus en plus parler de gens qui développent un caillot sanguin (ou thrombus) lors d’un voyage en avion.
Ces caillots peuvent également se former lors de longs trajets en auto, en autobus ou en train si vous êtes immobile ou si vos jambes sont coincées dans un espace restreint pendant un voyage de six heures ou plus. Être assis sans bouger diminue la circulation dans les veines et permet au caillot de se former dans les jambes et possiblement de se déplacer vers les poumons. Cela donne des risques de thrombophlébite (thromboembolie veineuse) et d’embolie pulmonaire.
CE QUI AUGMENTE LES RISQUES
►Avoir déjà fait un caillot auparavant
► Être âgé de plus de 50 ans
► L’obésité
► Le cancer
► Une opération récente
► Un traumatisme ou un accident récent
► La grossesse
► L’emploi de certains médicaments comme les œstrogènes ou les pilules contraceptives
► Être fumeur
CHOISIR SA PLACE DANS L’AVION
Une place dans l’allée ou la fenêtre ? Choisissez un siège du côté de l’allée. Vous pourrez plus facilement vous lever et allonger vos jambes.
LA DURÉE DU VOYAGE
Les voyages de moins de quatre heures sont généralement sans problème. On estime que les risques de caillot augmentent de 18 % pour chaque période de deux heures supplémentaires de voyage. Les voyages en avion de plus de 8 à 10 heures sont les plus risqués.
CONSEILS AUX VOYAGEURS
► Portez des vêtements amples et souples ainsi que des chaussures confortables lorsque vous voyagez.
► Évitez de croiser vos jambes en position assise.
► Dès que vous le pouvez, marchez un peu pendant les arrêts d’un trajet en autobus ou en auto, par exemple.
► Ne dormez que 30 minutes à la fois lors du voyage. Si vous dormez pendant des périodes plus longues, vos jambes ne bougeront pas suffisamment.
BAS DE CONTENTION
Les bas de contention ne sont pas des bas ordinaires. Ils sont plus serrés à la cheville et de moins en moins serrés en remontant vers les mollets. C’est un peu comme si quelqu’un vous massait les jambes en commençant plus fermement par les chevilles et en remontant vers les genoux tout en relâchant la pression. Les bas de contention aident donc à faire remonter vers le cœur le sang qui circule dans vos veines. Ils améliorent ainsi la circulation et diminuent les risques de caillot. Lors d’un voyage prolongé, il est recommandé de porter des bas aux genoux avec une contention entre 15 et 30 mm Hg. L’idéal est de les mettre environ deux à trois heures avant de partir, mais si vous avez oublié, il est toujours temps de les enfiler même quelques minutes avant le départ. Même si vous portez des bas de contention, il demeure nécessaire de bouger.
DOIT-ON PRENDRE UNE ASPIRINE ?
Ceux qui prennent de l’aspirine prescrite par leur médecin doivent continuer comme d’habitude. Mais pour ceux qui n’en prennent pas habituellement, la prestigieuse revue médicale CHEST ne recommande pas, à ce moment-là, de prendre systématiquement une aspirine avant un voyage. Pour les personnes à risque élevé, l’administration d’une injection d’anticoagulant sur prescription peut être nécessaire, mais chaque cas doit être évalué individuellement par un médecin.
PRÉVENIR PLUTÔT QUE GUÉRIR
Des mesures simples peuvent donc éviter que des vacances soient perturbées et permettre un voyage sans surprises désagréables.
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