Décrocher sans se ruiner
Par Renée Laurin
Presque la fin mai et je n’ai toujours pas de plan de vacances pour l’été. Au fond, je n’y pensais pas vraiment. Je me disais qu’il valait mieux ne pas trop rêver et songer plutôt à improviser, au fil des jours, de modestes sorties à gauche et à droite.
À 1, 44 $ le litre d’essence, on y pense à deux fois avant de planifier de longs voyages vers les Maritimes ou les États-Unis. Et avec la flambée du prix du « beurre de peanut » en plus (presque 10 $ le kilo !), il faut résolument se serrer la ceinture.
Mais, on n’étouffe pas notre besoin de vacances aussi facilement. Depuis quelques jours, il rue dans les brancards à la recherche d’un peu d’attention. La maison est sens dessus dessous, les conflits familiaux se multiplient, la pile de lavage prend des proportions alarmantes, les enfants ne se lèvent plus le matin et nous ne sommes guère mieux.
De toute évidence, nous avons besoin, comme la plupart des familles, de refaire le plein d’énergie, mais surtout de changer d’air, histoire de ne plus penser aux interminables conflits qui occupent presque toute la place dans l’actualité et minent notre moral depuis des mois. Il faudra partir, mais qui a dit qu’il fallait absolument rouler pendant des kilomètres et dépenser une fortune pour se changer les idées ?
Camper près de chez soi
Quand j’étais jeune, nos vacances en famille se passaient la plupart du temps sous la tente dans un terrain de camping pas trop loin de la maison. Mes parents étaient des gens réalistes et raisonnables. Ils font partie de cette génération d’adultes qui savaient encore respecter un budget et résister à l’attrait du crédit. Nous n’avons pas été malheureux pour autant. Bien au contraire. Nos séjours à prix modique au coeur de la forêt sont au nombre de mes plus beaux souvenirs de jeunesse.
Lorsque je fouille dans ma mémoire lointaine, je sens à nouveau l’odeur du feu de camp et des guimauves grillées. Je revois les petits tamias qui venaient manger des arachides dans nos mains, les ratons-laveurs surgissant de la pénombre à la tombée du jour pour venir fouiller dans nos poubelles, les longues journées à rêvasser sur la plage en face du lac, nos mains labourant le sable mouillé pour en faire des châteaux toujours plus beaux, plus gros. Je songe aussi avec bonheur à nos longues marches en forêt, là où le silence nous enveloppait de sa douceur apaisante. J’entends à nouveau la pluie qui martelait le toit de notre abri de toile au petit matin, les leçons de botanique de mon père qui se faisait un devoir de nous apprendre le nom de chaque arbre et chaque plante que nous croisions sur notre route.
J’ai refait du camping avec mes propres enfants à plusieurs reprises. S’ils en gardent eux aussi d’excellents souvenirs, je dois admettre que le fardeau d’avoir à tout organiser a modifié quelque peu le tableau bucolique que la jeune campeuse en moi avait gardé en mémoire. Le rôle d’organisateur en chef peut être lourd à porter. Toutefois, si nous acceptons d’investir un minimum pour être bien équipés et que nous prenons le temps de soigneusement planifier notre séjour, l’expérience peut être aussi agréable pour nous parents et nous permettre de vraiment décrocher de la routine du quotidien sans nous ruiner.
Pour se simplifier la vie
► Prévoir un bac de plastique contenant vaisselle et ustensiles que vous réserverez au camping. Lorsque vous décidez de partir dans la forêt, vous n’avez qu’à prendre la boîte et la mettre avec vos bagages dans la voiture. Prévoyez aussi un bac pour les casseroles.
► Faites une liste de tout ce que vous aurez besoin et gardez là dans votre ordinateur pour l’année suivante. Vous n’aurez alors qu’à cocher et à ajuster vos besoins en fonction de l’âge des enfants.
► Gardez tout votre matériel de camping au même endroit.
► Apportez un minimum de jouets. La nature a tout prévu pour occuper et amuser vos enfants : petits animaux, roches à empiler, coquillages, branches mortes, sable, insectes, fleurs sauvages, etc.
Pour votre confort
► Assurez-vous que votre tente est imperméable. Un abri moustiquaire est essentiel pour pouvoir cuisiner sous la pluie et vous protéger des moustiques. Certains se contentent toutefois d’installer une toile bleue au-dessus de leur tête en l’accrochant aux arbres.
► Munissez-vous de matelas de sol confortables.
Terrains de camping près de Montréal :
- Le camping du lac Philippe dans le parc de la Gatineau (2 h 30 de Montréal)
- Le parc national d’Oka (30 minutes de Montréal)
- Le parc national du Mont-Tremblant (environ 2 h de Montréal)
- Le parc national de la Yamaska (environ 1 h 30 de Montréal)
Le coût de location des terrains varie selon les services offerts. Il faut calculer environ 37 $ la nuit.
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