Vincent Desjardins, danseur professionnel
Par Claudia Berthiaume
Trois ans et demi après son passage à l’émission So you think you can dance Canada, Vincent Desjardins ne manque pas de travail. En plus de ses nombreuses sessions de cours, il vient lancer les « vendredis latinos » à l’école de danse La Picarlène, dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Ces soirées sont ouvertes à tous, dès 21 heures chaque semaine.
1 Vous avez été connu grâce à une émission de téléréalité canadienne. Est-ce que le fait d’habiter au Québec est un frein à une carrière internationale en danse?
Non. Du moment que tu te mets les pieds à la bonne place, ça va bien. On a encore eu une preuve récemment avec mon amie Kim Gingras, qui a dansé pour Beyoncé au Superbowl. Il n’y a pas de gros concours au Québec pour découvrir les talents, mais ce serait intéressant qu’il y en ait un.
2 En quoi votre vie a changé depuis votre participation à So you think you can dance?
Elle a changé pas mal. Avant l’émission, j’étais aux études. J’avais l’intention d’y retourner après, mais les contrats se sont vite enchaînés. C’étaient des offres qui ne se seraient jamais offertes à moi autrement. Ça m’a permis de voyager, tout en faisant ce que j’aimais, et d’amasser de l’argent pour avoir mon école de danse. Tout s’est bousculé pour le mieux.
3 D’où viennent vos costumes de compétition?
J’ai vraiment de la chance parce que ma mère a toujours fait mes costumes depuis que je suis jeune. Elle fait aussi ceux de ma partenaire, Catherine Turcotte. Plusieurs personnes voudraient de ses robes, mais maintenant elle n’en fait que pour nous.
4 Où puisez-vous l’inspiration pour vos chorégraphies?
L’inspiration, c’est en écoutant la chanson que ça vient. Je bouge en écoutant la chanson et ça vient tout seul. Des fois, l’inspiration vient vite, d’autres fois, après quatre ou cinq heures, je n’ai toujours aucune chorégraphie. C’est plus facile avec le temps.
5 En tant que danseur professionnel, est-ce que vous avez été victime de préjugés? Si oui, lesquels?
Pas tellement. Ça m’est arrivé une fois, au secondaire. J’étais en option sports et il y a un joueur de hockey qui m’avait demandé pourquoi je dansais, parce que ça faisait « tapette ». Je lui ai répondu que je dansais avec une fille, alors que lui prenait sa douche avec 20 gars. Je ne me suis plus jamais fait questionner là-dessus.
6 En tant que professeur, est-ce que le recrutement de jeunes danseurs est difficile?
Le bassin de jeunes est un peu plus faible à Trois-Rivières qu’à Montréal ou Québec. Il y a moins de garçons qui sont intéressés. Quand certains se présentent, il faut leur apprendre qu’on ne devient pas champion avec un cours de danse par semaine. Il faut leur apprendre l’effort, comme dans n’importe quel sport. Lorsque j’enseigne et que je vois que certains ont plus de talent, je les regroupe et ils s’encouragent les uns les autres.
7 Avez-vous des modèles dans le domaine artistique?
Puisque je danse plusieurs styles, j’ai des modèles dans chacun d’eux. Si j’avais à choisir, je dirais Parris Goebel. C’est une chorégraphe de hip hop néo-zélandaise un peu plus jeune que moi. Déjà, presque toutes ses troupes sont championnes mondiales. Elle fait des chorégraphies sur des chansons auxquelles personne n’aurait pensé et elles sont toujours originales.
8 Si vous étiez ministre de la Culture et des Communications, quelle serait votre première décision?
Je crois que je créerais un concours de danse typiquement québécois. Ça pourrait être simplement la reprise d’un concept déjà connu, qui fonctionne bien ailleurs, comme So you think you can dance, ou autre chose. Une téléréalité qui ne toucherait que la danse, sans la vie au quotidien.
9 Quels sont vos projets pour la prochaine année?
J’aimerais avoir plus d’élèves qui font de la compétition et les entraîner pour qu’ils fassent partie de l’élite. Je compte aussi organiser des ateliers avec des professeurs venant de l’extérieur. Sur le plan personnel, je vais aller enseigner à Vancouver cet été et m’entraîner à New York.
10 Avez-vous un rêve à réaliser?
En ce moment, mon but premier est vraiment d’amener la danse trifluvienne à un niveau comparable à celui de Montréal. Je veux que les gens sachent qu’il y a des bons danseurs à Trois-Rivières.
Vincent Desjardins, en rafale
Originaire de Trois-Rivières
Danse depuis l’âge de six ans
Propriétaire de la Picarlène depuis 2011
A enseigné partout au Canada, aux États-Unis et en Inde
Maîtrise les nombreuses danses de type ballroom, le hip hop et la danse contemporaine
A terminé deuxième à So you think you can dance Canada en 2009
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