Les mythes et réalités du vin
Par Joany Dufresne
Lorsque vient le temps de parler de vins, plusieurs personnes s’improvisent experts. Afin de ne pas vous faire duper, le réputé sommelier Philippe Lapeyrie démystifie pour vous les fausses croyances entourant le vin.
Syrah ou Shiraz?
Y a-t-il un lien entre la Syrah et le Shiraz? À cette question, Philippe Lapeyrie répond qu’il s’agit du même cépage. «La Syrah est le plus vieux cépage du monde. Elle est faite à partir des vignes du nord des Côtes du Rhône. En Australie, le mot Syrah était trop difficile à prononcer. Ils ont donc changé le nom dans les années 1960 et le Shiraz est arrivé», explique-t-il. Le mot a été adopté dans plusieurs pays depuis, donc la France.
Les États-Unis
Depuis plusieurs années, les vins du Nouveau Monde font fureur auprès des amateurs de vins, en particulier ceux des États-Unis. Bien que la Californie produise plus de 90% des vins américains, il n’est pas le seul État à le faire. Situés au-dessus du <I>Golden state<I>, l’Oregon et Washington profitent, eux aussi, du soleil et du vent du Pacifique pour créer de bons vins. «Plus de 600 vignobles se trouvent dans la Vallée de Columbia dans l’État de Washington», précise M. Lapeyrie.
Les importations privées
Contrairement à la croyance populaire, les vins achetés d’importation privée passent tous par la Société des Alcools du Québec (SAQ). «Ils sont livrés par le biais de la SAQ», mentionne le sommelier de Salut, Bonjour! week-end. Pour se procurer des produits d’importation privée, il faut s’adresser au représentant de la compagnie, au restaurant ou au vignoble.
Vins sans souffre
Plusieurs personnes sont à la recherche d’un vin sans souffre (sulfite), croyant qu’ils n’auront pas de maux de tête. La vérité est que tous les vins possèdent du soufre. «Le soufre protège le vin contre l’oxydation. Il n’y a pas un vin à la SAQ qui n’a pas de soufre, car les bouteilles tourneraient toutes au vinaigre sans cet agent de conservation», confie M. Lapeyrie. Il y a quelques vins disponibles en importation privée sans soufre. Les bouteilles doivent toutefois être bues rapidement et elles ne tolèrent pas les voyages en avion.
Combien de temps?
Il n’y a pas de temps désigné pour la conservation d’une bouteille de vin une fois ouverte. «C’est comme quand on croque dans une pomme. Chaque cépage a une période de conservation différente. Il y a des variétés de raisins plus oxydatifs que d’autres», exprime l’expert.
Nature ou biologique?
Un vin nature est un vin sans soufre (sans agent de conservation). Tandis qu’un vin biologique signifie qu’aucun pesticide, herbicide ni fertilisant n’a été utilisé pour la culture de la vigne.
La carafe
Ce n’est pas le prix d’un vin ou son année d’embouteillage qui détermine s’il doit être mis en carafe. C’est la provenance du vin qui dicte s’il a besoin d’être oxygéné. «Plus le lieu de provenance du vin est chaud, plus la vigne va donner un vin intense gonflé de fruits. Ce sont ces vins-là qui ont besoin de se dégourdir en carafe. Un peu d’oxygène et vous verrez qu’il sera plus aromatique», affirme le sommelier.
La règle du 30/30
La température d’un vin change tout à son goût. Pour s’assurer de le servir à la température idéale, Philippe Lapeyrie conseille de suivre la règle du 30/30. «Pour le rouge, il faut le mettre 30 minutes au réfrigérateur avant de le consommer et pour le blanc, il faut le sortir 30 minutes avant », dit-il.
Mal de tête
Afin de ne pas avoir mal à la tête après une soirée bien arrosée, M. Lapeyrie a un conseil tout simple: «Buvez de l’eau afin de ne pas vous déshydrater et mangez une petite bouchée avant de vous coucher afin d’absorber l’alcool dans votre corps.»
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