Morrocan Gigolos
Par Philippe Doucet
Eddy King, François Arnaud et Reda Chebchoubi incarnent trois amis d’enfance déterminés à améliorer leur situation de vie. Animé par une cohésion entre les acteurs, Morrocan Gigolos a la prétention de divertir, et c’est réussi.
Le film d’Ismaël Saidi, une coproduction Québec-Belgique, se veut d’abord et avant tout une comédie. Les trois personnages sont crédibles, les situations dans lesquelles ils se retrouvent sont juste assez près d’une réalité loufoque pour qu’on y croie.
Le scénario d’Ismaël Saidi, avec la collaboration de François Avard place les trois amis dans une situation où ils doivent faire beaucoup d’argent rapidement s’ils veulent acquérir le casse-croûte de leur rêve, et enfin sortir de leur quartier. Et voilà que Samir (Reda Chebchoubi) se retrouve dans une situation où une dame d’âge mûr lui proposera de l’argent pour quelques minutes de bonheur. Les trois amis viennent alors de trouver leur source de revenus.
Bien que Morrocan Gigolos soit une comédie bien assumée, il n’en demeure pas moins que les enjeux et les propos touchés au passage sont sérieux et profonds. La prostitution, la pauvreté, le vieillissement, l’ennui et surtout la force de l’amitié et de la poursuite du bonheur fondent la trame de fond de l’histoire. «C’est la force de la comédie, on insère une histoire drôle et des gags aux bons endroits qui s’inscrivent sur une trame de fond sociétale. On sort du film en riant, et après on se remémore le sujet. C’est le propre de la comédie», confie le réalisateur.
La clé du succès
Pour son premier rôle au cinéma, l’humoriste Eddy King ne pouvait mieux tomber. Entouré d’acteurs de carrière (François Arnaud, Reda Chebchoubi et Guylaine Tremblay pour ne nommer que ceux-là), Eddy King paraît bien à l’écran. C’est le personnage le plus drôle du film, et celui auquel il est le plus facile de s’attacher. «Reda m’a beaucoup aidé au cours du tournage pour me donner les trucs techniques, comment se placer, connaître la source de la lumière, etc. Ça facilite beaucoup les choses pour une première fois d’être bien coaché», confie Eddy King.
«C’est déjà un travail incroyable de tenir une foule en haleine pendant des heures, alors pour lui, il ne manquait que quelques petites choses. Et sur le plateau, je tiens à le dire, Ismaël (le réalisateur) a fait en sorte que tout le monde soit au centre du projet, les techniciens, les acteurs, les figurants, tout le monde est un maillon de la chaîne», affirme Reda Chebchoubi.
Cette chimie qui s’est installée sur le plateau transparaît à l’écran, et les trois acteurs donnent vraiment l’impression de se connaître depuis toujours. «Une comédie, c’est un peu comme au théâtre, on ne peut pas "scripter" les réactions des acteurs, il faut qu’ils aient du plaisir si on veut que les gens dans la salle en aient aussi. En comédie, tu n’as pas de marge de manœuvre, si le punch n’est pas véridique le premier coup, il est impossible de se reprendre vraiment», de conclure le réalisateur, Ismaël Saidi.
Morrocan Gigolos sort en salle au Québec à partir du vendredi 8 novembre. Un film qui n’a que la prétention de faire rire, un film qui touche sa cible.
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