La culture en effervescence
Par Matthieu Max-Gessler
La culture mauricienne prend davantage de place chaque année, tant sur les plans politique, économique et social. 2013 ne fait pas figure d’exception et prouve, selon quatre acteurs de ce milieu que L’Écho a rencontrés, que ce milieu se porte mieux que jamais.
Force est de constater que la culture s’impose de plus en plus comme une force économique, chiffres à l’appui. Selon Culture Mauricie, la contribution du milieu au produit intérieur brut (PIB) a bondi de 37 % dans les dix dernières années en Mauricie, contre 24 % dans le reste du Québec.
«Ça veut dire que dans notre région, la culture est vraiment en effervescence», se réjouit Éric Lord, directeur général de Culture Mauricie.
Selon lui, le sujet s’est même glissé dans les dernières élections municipales, preuve que les politiciens ne peuvent plus l’ignorer.
«Au moins trois des candidats à la mairie de Trois-Rivières ont pris des engagements envers la culture, rappelle-t-il. Il n’y a pas tellement longtemps, si tu voulais perdre des votes en campagne électorale, tu n’avais qu’à prononcer le mot culture!»
Démocratisation culturelle
Peut-être plus que jamais, 2013 aura été une année de démocratisation de la culture. Un premier exemple de ce changement, amorcé depuis déjà quelque temps: l’exposition La Petite Vie au Musée québécois de culture populaire, qui a réussi à attirer des gens qui n’avaient jamais mis les pieds dans un musée auparavant.
«La muséologie au Québec est très différente de celle en Europe. Là-bas, on regarde, alors qu’ici, il y a beaucoup plus d’interactivité», explique Stella Montreuil, présidente de la Corporation de développement culturel de Trois-Rivières.
Plusieurs efforts sont également faits pour carrément amener la culture aux gens. Pour une deuxième année, le FestiVoix a présenté des spectacles dans cinq centres de soins de longue durée. Les arts visuels n’ont pas été en reste, avec la visite d’Ève Thellier-Bédard à l’école Marguerite-Bourgeois et celle de Chantal Berthiaume à la résidence pour personnes âgées Les Marronniers.
Grands défis pour 2014
Les défis seront de taille pour 2014, mais principalement dans la continuité. À la Corporation de développement culturel, Mme Montreuil croit que le temps est venu de consolider.
«On ne peut pas toujours faire du nouveau, mais continuer à resserrer ce qui va bien, le développer et l’assurer. Si on ne fait que développer, on va finir par se perdre», croit-elle.
Pour sa part, Éric Lord compte mettre l’accent sur la commercialisation des produits culturels qui, selon lui, ne sont pas toujours assez facilement accessibles.
«On veut contribuer au développement de l’économie de la culture. On a beaucoup de producteurs culturels et de gens qui veulent en consommer, mais des fois, le lien entre les deux n’est pas très présent», déplore-t-il.
Un amphithéâtre pour réunir?
En plus de travailler sur la prochaine édition du FestiVoix, le directeur général de cet événement, Stéphane Boileau, continuera à travailler au développement du Regroupement des événements de la Mauricie (REM). Cet organisme qu’il préside a vu le jour en 2012 et regroupe 27 événements tant culturels que sportifs et a pour but l’échange d’idées, d’expertises et de ressources.
«Il faut que les gens se parlent de plus en plus. Ça a commencé, mais ça doit aller plus loin. Il faut éliminer les esprits de clocher», soutient-il.
Se pourrait-il qu’une partie de ce désir de dialogue se concrétise autour de l’Amphithéâtre Cogeco, dont le nom vient d’être fixé pour les cinq années à venir?
«Il faut que la communauté se l’approprie, soutient Thomas Grégoire, directeur adjoint du FestiVoix. Il faut qu’il y ait de la place pour les artistes de la région, mais ça en prend aussi de l’extérieur. Ça, c’est le meilleur des mondes.»
Il ne reste qu’à souhaiter que la concertation fasse partie des bonnes résolutions des acteurs du milieu culturel en 2014.
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