Un Roméo et Juliette modernisé
Par Matthieu Max-Gessler
Du 13 au 22 février, le Théâtre des gens de la place fera revivre l’une des plus célèbres histoires d’amour. Le metteur en scène Stéphane Bélanger propose un Roméo et Juliette modernisé, sans pour autant travestir l’esprit romantique de la célèbre pièce.
Il n’y aura ni capes, ni épées dans cette réinterprétation de William Shakespeare, en partie inspirée de la version cinématographique de 1996. Ce que voulait Stéphane Bélanger lorsqu’il a décidé de présenter Roméo et Juliette, c’était toucher son public.
«Deux gars en collants qui se battent à l’épée, on peut les trouver bons, mais ce n’est pas très touchant. Un gars qui pointe un fusil sur la tête d’un autre et qui dit exactement le même texte, mais avec de la rage, ça vient chercher les gens», croit-il.
S’il a modernisé les costumes, les décors et l’ambiance, le metteur en scène n’a pas pour autant travesti le texte. Il a toutefois demandé à ses comédiens un effort particulier pour se détacher du ton classique de la pièce, pour la rendre plus accessible.
«J’ai voulu rester le plus fidèle possible à la pièce originale. J’ai gardé le texte le plus pur possible, sauf pour la référence aux armes. Mais je ne voulais pas que les comédiens récitent un poème, je voulais sentir leur texte. Quand ils disent qu’ils aiment, je veux sentir que c’est vrai», explique-t-il.
Joliane Dufresne et Nicolas Demers-Jutras incarneront Juliette et Roméo. Patrick Lacombe, Martin Bergeron, Jean-François Pinard et Carolle Lafrance font également partie de la distribution.
Un spectacle multidisciplinaire
La vingtaine de comédiens sera accompagnée de huit danseuses. C’est toutefois de la danse moderne et non du ballet à laquelle se livreront les membres de la troupe Corpus Rhésus, sous la direction de Danielle Carpentier.
«Je veux me servir de la danse pour installer une ambiance. Ça permet de mieux faire avancer l’histoire et de renforcer la dramatique. Par exemple, pour la scène de la mort de Juliette, ce sont huit "Juliettes" qui meurent en même temps», illustre Stéphane Bélanger.
Le décor, quant à lui, sera entre autres composé d’œuvres d’Isabelle Clermont.
Un classique loin d’être déclassé
Plus de quatre siècles après son écriture, si Roméo et Juliette est toujours aussi appréciée, tant des metteurs en scène que du public, c’est que son sujet reste d’actualité, croit Stéphane Bélanger.
«L’amour va toujours être présent, peu importe l’époque. Qu’on soit en 2014 ou en 1800, l’amour va rester ce qu’il est. C’est un texte qui est vieux, mais quand on entend Roméo déclarer son amour à Juliette, on se dit qu’on aimerait que ça se passe comme ça dans notre vie», estime-t-il.
Le metteur en scène, qui se décrit comme un «romantique fini», aimerait d’ailleurs que les spectateurs ressortent du théâtre en réfléchissant sur le sens véritable de l’amour.
«Aujourd’hui, on se pose mille questions sur nos relations amoureuses. Roméo et Juliette ne s’en posent pas; ils se regardent et foncent», conclut Stéphane Bélanger.
Roméo et Juliette est présentée les 13, 14, 15, 20, 21 et 22 février à 20h et le 16 février à 14h, à la salle Anaïs-Allard-Rousseau de la Maison de la culture.
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