Un art populaire
Par Joany Dufresne
Il n’y a pas si longtemps, au Québec, les tatouages étaient un symbole réservé aux matelots et aux motards. Aujourd’hui, cette forme d’expression est devenue un véritable art recherché de plusieurs.
L’art du tatouage, tout comme sa signification, a beaucoup évolué depuis le début des temps. Autrefois signe d’appartenance à un groupe, rite de passage et rituel de magie, il a aussi été utilisé comme outil de revendication et de provocation. Bien que certaines de ces fonctions soient toujours actuelles, c’est l’aspect esthétique du tatouage qui prime davantage de nos jours.
«Pour moi, les tatouages sont comme une peinture, mais au lieu d’être chez moi, elle est sur moi. C’est un moyen d’expression», commente Shari Laliberté, une intervenante avec le dos entièrement tatoué.
«C’est une forme d’art maintenant», ajoute Steve Sisk, tatoueur à son compte.
Ce dernier exerce son art sur les corps humains depuis plus d’une dizaine d’années. Originaire de Caraquet, il a appris les rouages du métier dans la métropole québécoise avant de s’installer à Trois-Rivières, il y a de ça cinq ans.
Depuis qu’il a commencé dans le domaine, il a constaté que la demande était grandissante.
«C’est de plus en plus populaire. Les gens en redemandent. Je suis sold out», dit-il.
Des infirmières, des policiers, des éboueurs, des avocats et même des juges…tout le monde en veut. «Vous seriez surpris si on enlevait la chemise de professionnel», affirme Steve Sisk.
Le tatouer a noté qu’il y avait toujours une préférence pour les motifs tribals et les dessins de style japonais ou à connotation spirituels. Certains clients arrivent aussi avec des croquis qu’ils ont eux-mêmes conçus et d’autres, lui donnent tout simplement carte blanche. Cette dernière option est «un petit bonbon» pour Steve. Cela lui permet de donner libre recours à son imagination et à son talent d’artiste, car c’est ce qu’il est avant tout, un artiste. Son studio comprend d’ailleurs plusieurs de ses toiles.
«J’ai confiance en Steve, car c’est lui qui m’a tatoué la première fois. Là, je voulais un elfe. Je l’ai laissé aller et je suis bien contente de ce qu’il a fait», exprime Shari Laliberté.
Vivre du tatouage
Lorsqu’on commence dans le milieu du tatouage, ce n’est pas facile de rejoindre les deux bouts. Il faut se monter une clientèle et seulement après quelques années, on peut réussir à en vivre convenablement. Mais cela demande d’être entièrement dédié à son art.
«Tu peux réussir à en vivre, mais il faut que tu sois toujours disponible. C’est un travail constant, stipule Steve Sisk. Il y a une grande demande, mais il y a beaucoup de tatoueurs. Juste à Trois-Rivières, il doit y en avoir une vingtaine. Tu ne deviens pas riche avec le tatouage.»
Pour le Trifluvien, tatouer est une vocation. Il n’exerce pas ce métier pour en retirer des profits, mais pour l’art.
«Parce que j’aime dessiner et tatouer», conclut-il.
Steve Sisk Tatouage: www.stevesisktattoo.com ou 819 979-0962
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