À la manière de Marie-Luce Béland
Par Andrée-Anne Blais
L’auteure-compositrice-interprète Marie-Luce Béland est de retour avec Quoi qu’il advienne, un mini album de quatre titres disponible sur les plateformes numériques.
Bien des choses ont changé depuis la sortie de son premier album en 2006. À l’époque, la jeune interprète originaire de Trois-Rivières avait collaboré avec Steve Veilleux du groupe Kaïn pour l’enregistrement de À l’envers, sur lequel figurait le succès radiophonique Pleine lune. Marie-Luce Béland avait très rapidement connu le succès: Chanson de l’année, numéro un du Top 100 BDS francophone de l'ADISQ, participation au spectacle d’ouverture des Francofolies, première partie de la tournée de Kaïn… Un succès qu’elle a d’ailleurs connu un peu trop rapidement. «C’est une grosse machine qui est partie très vite, avoue-t-elle. J’avais 19 ans et je n’ai pas eu le temps de savourer. J’ai commencé à angoisser, j’étais étourdie, alors je me suis retirée». Un retrait hâtif du monde musical, qui aura été bénéfique.
C’est dans l’ombre que l’artiste a passé les dernières années, sans pour autant oublier la musique. Ces années, elle les a consacrées à elle, à sa famille, à ses amis et à l’écriture. «J’ai beaucoup composé. J’ai adoré chanter les paroles de Steve, il a une plume exceptionnelle, mais j’avais des choses à dire» explique-t-elle. Tout comme celui qui l’a prise sous son aile à ses débuts, ses chansons sont très près des gens. «Mes chansons parlent du quotidien. Je m’inspire de la vie, de mes amours, de mes amis et de mon chum qui m’énerve des fois!» ajoute-t-elle en riant. Son nouveau titre d’auteure-compositrice-interprète lui a d’ailleurs donné envie de remettre ses compositions à d’autres artistes. «Ayant un dédoublement de personnalité artistique, je peux me projeter dans plusieurs personnes et parfois lorsque je compose, je pense à un artiste en particulier» explique-t-elle.
Marie-Luce Béland est aujourd’hui devenue une femme et son désir de faire les choses pour elle et à sa manière est plus présent que jamais. En plus d’avoir composé les textes et la musique de Quoi qu’il advienne, elle a également coréalisé l’album en compagnie de Pascal Dufour (Les Respectables). «À 19 ans, j’avais besoin de plaire. Je voulais tellement que le monde m’écoute! Cet album-là, je l’ai fait pour me faire plaisir et même si les gens n’ont pas envie de l’écouter, moi je vais quand même l’écouter dans mon salon» avoue-t-elle avec fierté.
Quoi qu’il advienne
Son nouvel album, qui inclus les pièces Années lumières, Quoiqu’il advienne, Aquabird et Je marcherai, est disponible seulement en version numérique depuis le 8 mars dernier. Elle se joint ainsi à liste d’artistes qui ont fait le choix de ne plus sortir d’album traditionnel. Un choix réfléchi et à son image. «Je ne sais pas c’est quand la dernière fois où je suis entrée chez un disquaire» note-t-elle, en ajoutant qu’elle n’a plus envie d’acheter de disques comprenant 12 chansons, alors qu’elle en écoute seulement trois.
Il est vrai que l’industrie du disque a déjà connue de bien meilleurs moments. La technologie a grandement contribué à la baisse des ventes de disques et alors qu’il est maintenant possible d’écouter de la musique dans le confort de son salon en un simple clic, on peut se demander ce que réserve l’avenir à cette industrie. Selon l’artiste, il ne faut pas abandonner la musique, mais plutôt changer la façon de la consommer. Selon elle, l’avenir appartient aux "singles".
Des projets plein la tête
Pendant sa pause musicale, Marie-Luce Béland est retournée sur les bancs d’école pour faire un certificat en Interprétation théâtrale à l’Université du Québec à Trois-Rivières en compagnie de Rita Lafontaine. Une expérience enrichissante qui a ajouté une corde à son arc. Parallèlement à sa carrière musicale, elle voudrait exploiter ses talents de comédienne. «J’aimerais bien jouer le rôle d’une méchante!» avoue-t-elle, en ajoutant qu’elle espère faire des auditions prochainement. En attendant qu’un rôle s’offre à elle, la Trifluvienne sera de retour au Capitole de Québec cet été à titre de choriste dans le spectacle Elvis Experience. Elle travaillera également avec son équipe sur un spectacle qui devrait voir le jour à l’automne. Que peut-on lui souhaiter de plus? «Une collaboration avec Karim Ouellet ou Yann Perreau» affirme-t-elle, sans hésitation.
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