Dans les tranchées, à Nicolet
Par Matthieu Max-Gessler
La pièce de théâtre Tranché(e)s: une épopée militaire dans la vie nicolétaine a pris son envol samedi, au Centre des arts populaires de Nicolet.
Écrite par Louis Caron, à partir de son roman «L’Emmitouflée», la pièce raconte l’histoire de deux frères, Eugène et Nazaire, pendant la Première Guerre mondiale. L’un s’enrôle dans l’armée pour combattre outre-mer et l’autre fuit la conscription par tous les moyens.
La mise en scène, signée François Poisson, des Barbares obliques, représentait un sacré défi pour ce dernier.
«Le texte imposait 14 lieux différents sur un an et demi, ce qui crée pas mal de contraintes. J’ai travaillé en profondeur et en hauteur pour arriver à tout représenter», résume-t-il.
Les comédiens, au nombre de 10, ont aussi leur propre défi à relever, puisqu’ils se partagent 17 rôles différents. Il faut donc leur laisser le temps de changer de costume – militaire, entre autres – entre les scènes. Des temps morts que François Poisson a décidé de transformer en transitions artistiques.
«Quand j’ai rencontré les comédiens, je leur ai demandé s’ils pouvaient chanter ou jouer d’un instrument pour accompagner ceux qui chantent. Plusieurs d’entre eux vont jouer et chanter dans les transitions, avec des musiques qui font ressortir les émotions vécues par les personnages», explique le metteur en scène.
Quand tout le monde met la main à la pâte
Tranché(e)s, c’est aussi une histoire de collaboration, puisque nombreux sont ceux qui ont contribué à leur façon de faire de la pièce un événement rassembleur. Outre l’auteur Louis Caron et le directeur général du Centre des arts populaires de Nicolet, Bernard Brochu, François Poisson et sa troupe ont pu compter sur les conseils de Paul Lachance, enseignant d’histoire à l’École secondaire Jean-Nicolet. Son collègue Frank Brisson, professeur d’arts plastiques, a pour sa part contribué à la création d’une tranchée «immersive», par laquelle les spectateurs passent pour se rendre à leur siège. Un «Jardin de la victoire» a aussi été aménagé à l’entrée du centre et les spectateurs pourront visiter gratuitement, en primeur canadienne, l’exposition Parallèle, qui met en relation des photos des troupes canadiennes de la Première Guerre mondiale et de la guerre en Afghanistan.
Si le tout – la pièce, le Jardin de la victoire et l’exposition – vise à souligner le 100e anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, François Poisson souhaite que les spectateurs voient au-delà de la violence dans Tranché(e)s.
«Ce n’est pas tant sur la guerre que sur les êtres humains. C’est un portrait humaniste avec nos forces et nos faiblesses. Je souhaite que les gens se fassent bercer par la beauté des scènes, tout en étant conscients de la violence de la guerre, qu’on veut rendre très réaliste», conclut-il.
Tranché(e)s: une épopée militaire dans la vie nicolétaine est présentée les jeudis, vendredis et samedis de juillet au Centre des arts populaires de Nicolet. Pour plus d’informations ou pour réserver, visitez le artspopulaires.org ou appelez au 819 293-4646.
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