Éveline Charland, co-directrice du Salon du livre
« Ça fait du bien de voir du vrai monde ! » — Éveline Charland
À l’ouverture des portes du Salon du livre de Trois-Rivières, vendredi matin, il y avait cinq autobus remplis d’élèves venus se rincer l’œil, rencontrer des auteurs de littérature jeunesse et demander des autographes ou des dédicaces de leurs auteurs favoris.
C’était une journée « scolaire ». Ça paraissait et ça s’entendait avec des dizaines et des dizaines de jeunes agglutinés autour des stands.
« Ça fait du bien de voir du vrai monde », lance Éveline Charland, co-directrice du Salon du livre avec Étienne Poirier. «Ça fait trois ans, presque jour pour jour. Le dernier salon avec des gens s’est tenu en 2019. Celui de 2020 a été annulé et l’an dernier, tout s’est fait à distance en vidéoconférence. Aujourd’hui, toute l’organisation est contente et les visiteurs aussi. On le sent ! Et nous sommes fiers. »
Dans les deux dernières années, l’organisation du salon a vécu quelques péripéties à cause de la pandémie, mais aussi une réorganisation interne. La directrice générale a quitté. Une nouvelle présidente a été élue au conseil d’administration et la direction générale a été partagée entre personnes, une directrice artistique et un directeur administratif. Tout cela s’est produit sans dissension. C’est une nouvelle année pour un nouveau départ où le salon reprend vie.
Y aura-t-il autant de visiteurs que par le passé ? « Nous n’avons pas fixé d’objectif à atteindre », soutient Mme Charland. « Nous voulons créer un moment de plaisir pour les lecteurs, pour les auteurs et pour les éditeurs. Ça fait du bien de voir les gens visiter les stands et parler aux auteurs. Revoir le public et les auteurs, c’était notre principal objectif. »
Pour Mme Charland, c’est une nouvelle dynamique qui s’installe avec des gens qui étaient déjà dans l’organisation. Elle-même était responsable de la programmation depuis 14 ans. « Comme je viens du monde du théâtre, cette année nous avons envisagé le salon comme une grande mise en scène théâtrale sur quatre jours pour créer une ambiance festive et créative avec le public et les auteurs. »
Cette année le Salon du livre de Trois-Rivières compte 80 stands, 150 maisons d’édition et quelque 250 auteurs de partout au Québec, sans oublier l’espace des « auteurs d’ici », des écrivains de la région qui publient à compte d’auteur ou dont les éditeurs ne sont pas présents pour l’événement.
Écrivain en résidence
Cette année, l’écrivain en résidence n’est nul autre l’auteur Ghislain Taschereau, l’ancien des « Bleus poudre ». Chaque jour, il crée un texte original et inédit qu’il lit en fin de journée devant le public.
« Hier (jeudi), mon texte portait sur les conseils aux auteurs qui sont au salon, mais tous ces conseils représentaient le contraire de ce qu’il faut faire durant un salon du livre, lance M. Taschereau mi-sérieux, mi-taquin. «Je leur conseillais entre autres de garder les yeux sur leur téléphone, d’avoir l’air occupé, de garder une distance avec le public, de ne pas s’abaisser à parler aux visiteurs… »
Pour lui, c’est un exercice trippant. Dans l’un de ses prochains textes, il veut poser la question « Qu’est-ce qu’un livre ? ». Avec les traits d’humour qu’on lui connait, il devrait dérider son auditoire.
Les textes de Ghislain Taschereau sont publiés chaque soir sur le site Web du Salon du livre de Trois-Rivières.
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