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Quel avenir pour le monastère ?

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18 octobre 2012
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Par Guillaume Jacob
TROIS-RIVIÈRES - 

L’époque qui est la nôtre n’est pas féconde en vocations et les sœurs Ursulines de Trois-Rivières en savent quelque chose. Témoin de trois siècles d’histoire, leur monastère est de moins en moins habité, et la question de son avenir interpelle maintenant ses occupantes.

La rue des Ursulines est sans contredit l’une des plus charmantes de Trois-Rivières et le monastère de la communauté religieuse y est pour beaucoup. Soucieuses de leur héritage, les Ursulines ont entamé il y a deux ans une réflexion pour trouver une nouvelle vocation à ce qu’elles désignent comme la « maison blanche », la partie la plus ancienne du monastère. La Ville de Trois-Rivières et le ministère de la Culture et des Communications participent à cette réflexion.

« Je pense que c’est faire preuve de sagesse que de penser à l’avenir, même si ce n’est pas un avenir immédiat », indique Sœur Yvette Isabelle, qui est membre d’un comité formé pour trouver une nouvelle utilité au monastère.

Plusieurs avenues ont déjà été évoquées, que Sœur Isabelle souhaite taire pour le moment compte tenu du stade où en sont les choses. Le Musée des Ursulines gardera vraisemblablement une place au sein d’un futur projet. Récemment, la Ville, les Ursulines et le ministère ont signé une entente et s’engagent à investir 90 000 $ à parts égales pour étudier la faisabilité des diverses possibilités.

« On veut que la future vocation soit cohérente avec les valeurs qui sont les nôtres depuis 315 ans », insiste la religieuse. D’autre part, le projet choisi devra être viable financièrement.

Les Ursulines, doit-on le rappeler, se sont vouées à l’enseignement des jeunes filles et ont tenu à bout de bras l’hôpital de Trois-Rivières pendant 200 ans. Aujourd’hui, 78 d’entre elles vivent toujours au monastère.

« Notre fondatrice, au 16e siècle, était une femme assez moderne, confie Sœur Isabelle, en parlant de Marie-de-l’Incarnation. Elle nous disait : selon les temps et les circonstances, si vous devez envisager des changements, faites-le avec prudence et bon conseil. C’est ce que nous sommes en train de faire. »

La communauté des Ursulines de Trois-Rivières a fêté ses 315 ans le 10 octobre dernier.

Un patrimoine qui va au-delà de l’architecture

Pour l’historien Jean Roy, qui a enseigné longtemps à l’Université du Québec à Trois-Rivières, la valeur patrimoniale du monastère des Ursulines va au-delà de son architecture.

Les Ursulines ont joué un rôle central non seulement dans l’histoire de Trois-Rivières, mais aussi dans celle de toute la région, insiste M. Roy. Enseignantes et hospitalières, elles ont accueilli des pensionnaires, sont allées dans les écoles de quartiers et ont formé bon nombre d’institutrices. Au cours de leurs 315 ans d’histoire, elles ont aussi fondé plusieurs missions ailleurs en Amérique.

« Sans rien enlever aux autres communautés religieuses de la région, aucune n’a une histoire aussi riche que les Ursulines. Il y a un contact direct avec cette histoire qui doit être maintenu au sein du monastère », insiste l’historien.

Celui qui a été longtemps impliqué au sein de la Société de conservation du patrimoine (ancêtre de Patrimoine Trois-Rivières) souhaite que l’intérieur du monastère soit respecté lors d’une éventuelle reconversion. « Il serait dommage qu’un réaménagement ne laisse aucun repère matériel ou factuel sur l’histoire des Ursulines. Le bâtiment lui-même avec ses pièces et ses divisions (le cloître, le réfectoire, la chapelle), est déjà une évocation très riche de cette histoire. »

Une histoire qui, selon Jean Roy, gagnerait à être mieux connue des Trifluviens. D’autant plus que l’histoire des Ursulines est aussi intimement liée à celle de la ville.

« Elles ont été d’excellentes observatrices. Leurs archives nous le montrent. Elles ont tenu des chroniques sur ce qui se déroulait dans la ville. Elles détiennent des photos qui remontent à la deuxième moitié du 19e siècle. »

À ce titre, Jean Roy dit avoir observé avec tristesse le départ d’archives des Ursulines de Trois-Rivières vers la maison mère de Québec. « Il serait primordial de garder ces archives ici, car ça fait partie de la richesse patrimoniale et culturelle de Trois-Rivières », souligne-t-il.

L’historien convient que de trouver un projet qui combinerait viabilité et respect du patrimoine peut être ardu. « Mais les causes de l’éducation et de l’histoire ne doivent pas être négligées », fait-il valoir.

Ligne du temps:

1697 : Arrivée des premières Ursulines à Trois-Rivières.

1700 : Les Ursulines s’installent au monastère situé sur la rue qui porte aujourd’hui leur nom.

1715 : Construction de la chapelle et de l’hôpital attenant au monastère.

1836 : Construction du premier pensionnat.

1886 : Fermeture de l’hôpital. Les sœurs de la Providence ont pris le relais pour les soins hospitaliers.

1897 : Pour souligner leur deuxième centenaire, les Ursulines font construire le dôme de la chapelle et font peindre des fresques.

1966 : Abolition du cloître.

2007 : Vente du collège Marie-de-l’Incarnation à une corporation laïque.

 

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